Prothèse du genou : avantages et risques de la nouvelle chirurgie de l’arthrose

Les prothèses destinées aux patients atteints d’arthrose et la chirurgie orthopédique s’améliorent. La pose de la prothèse du genou nouvelle génération influe sur le traitement des douleurs et la rééducation.

Le verdict vient de tomber. Votre chirurgien vous annonce que vous allez devoir porter des prothèses du genou pour venir à bout de votre arthrose. Bien que vous vous y attendiez, vous ne pouvez vous empêcher de vous interroger sur le déroulement de cette intervention chirurgicale.

Rassurez-vous, à l’heure qu’il est, les services de chirurgie orthopédique des établissements de santé en France maîtrisent cette opération. De plus, la pose d’une prothèse du genou nouvelle génération n’a aucun secret pour eux. Certains proposent même une technologie de pointe : l’assistance d’un robot chirurgical. Pour en savoir plus, lisez le présent article.

L’arthrose avancée du genou : un problème de santé impliquant aussi les jeunes

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Environ 10 millions de Français souffrent aujourd’hui d’arthrose, selon l’Inserm dans un dossier de 2017. Cela représente 17 % de la population. En 2023, cette statistique a pu monter à 22 %. Contrairement aux idées reçues, l’arthrose n’est pas exclusivement associée à la vieillesse. Certes, elle touche 65 % des plus de 65 ans et 80 % des plus de 80 ans, mais elle peut se déclarer bien avant. Plus précisément dès l’âge de 20 ans. La preuve, 3 % des moins de 45 ans sont aussi concernés.

Précisons par ailleurs que l’arthrose n’est pas une maladie dégénérative du cartilage. Il s’agit en réalité d’une dégradation de l’ensemble de la structure articulaire, qui peut être observée à plusieurs niveaux, à savoir :

  • La colonne vertébrale (75 % des cas chez les 65 à 75 ans) ;
  • La main (60 %) ;
  • Le genou (30 %) ;
  • La hanche (10 %).

Tout comme l’arthrose de la hanche, celle du genou est invalidante, car cette articulation reliant la jambe à la cuisse porte le poids du corps. Selon la cause de l’atteinte, la fréquence et l’intensité des douleurs, ainsi que l’état du cartilage, une intervention chirurgicale peut alors être indiquée. La pose d’une prothèse du genou nouvelle génération aura vocation à améliorer la qualité de vie du patient. Vous l’aurez compris, le chirurgien orthopédiste tiendra compte des répercussions de la maladie articulaire sur les activités quotidiennes et/ou professionnelles du patient.

La chirurgie orthopédique : l’opération remédiant à une perte de mobilité invalidante

En France, environ 70 000 interventions pour pose de prothèse de genou sont réalisées chaque année. Dans le jargon médical, on parle d’arthroplastie prothétique du genou. L’opération consiste à remplacer les zones osseuses et/ou cartilagineuses abîmées de l’articulation du genou.

La chirurgie orthopédique se déroule sous anesthésie générale ou partielle (rachianesthésie). Par ailleurs, le chirurgien orthopédiste réalise une anesthésie supplémentaire sur la jambe afin de réduire les douleurs durant les premiers jours postopératoires.

Concernant la durée d’hospitalisation, il faut compter 5 à 8 jours. La rééducation du genou se fait aussitôt après l’intervention et se poursuit environ 2 mois après la sortie de l’hôpital. Ce qui permet au patient de retrouver un usage normal de son genou au bout de 6 mois.

Pour information, la durée de vie des prothèses varie de 15 à 18 ans. Passé ce délai, les jeunes patients devront subir une nouvelle intervention plus délicate afin de remplacer la prothèse. Cela explique que les professionnels de santé hésitent parfois à opérer un jeune patient. Mais la bonne nouvelle c’est qu’ils auront droit à une prothèse du genou nouvelle génération. Elle est fabriquée avec des matériaux de qualité supérieure qui imitent le cartilage du genou.

D’une manière générale, la pose d’une prothèse de genou est indiquée lorsque les conditions suivantes sont réunies :

  • Le patient se plaint de douleurs insupportables ;
  • Les radiographies du genou révèlent une importante perte de cartilage ;
  • Toutes les options de traitement médical se sont soldées par un échec.  

Deux types de prothèses peuvent alors être proposés aux patients : la prothèse totale et la prothèse unicompartimentale.

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La prothèse totale du genou à gauche et la prothèse unicompartimentale à droite.

VOIR AUSSI : Quels sont les 5 pires aliments pour l’arthrose ?

La prothèse unicompartimentale : une alternative moins invasive et définitive

Pour comprendre ce qui différencie la prothèse unicompartimentale de la prothèse totale, il faut connaître l’anatomie du genou. Sachez ainsi que celui-ci se compose de trois compartiments : le médial, le latéral et le fémoro-patellaire. Le premier se situe à l’intérieur du genou, le deuxième à l’extérieur et le dernier englobe la rotule et la trochlée du fémur.

Lorsque les trois compartiments sont affectés, on parle d’arthrose tricompartimentale et le patient doit alors porter une prothèse totale. La prothèse unicompartimentale, elle, n’est envisageable que dans deux cas de figure :

  • lorsqu’un seul compartiment est atteint ;
  • en cas d’usure mécanique et localisée du genou, ce qui empêche celui-ci de s’abîmer davantage.

Étant donné qu’une seule partie de l’articulation est remplacée, la pose d’une prothèse unicompartimentale du genou est moins invasive. Et grâce aux progrès de la technologie, l’incision réalisée est plus fine, c’est-à-dire moins traumatisante pour le genou.

Pour le patient, cela se traduit par une diminution des douleurs postopératoires et une récupération plus rapide. Ce qui lui permet de reprendre les activités physiques au bout de seulement trois mois. Mais le plus grand avantage de cette intervention chirurgicale est qu’elle est définitive.

Selon le cas, la pose d’une prothèse unicompartimentale du genou peut être réalisée en ambulatoire ou nécessiter une hospitalisation de deux à trois jours. L’opération dure généralement moins d’une heure et est suivie de séances de kinésithérapie au cours desquelles le patient réapprend progressivement à plier le genou.

L’intervention d’un robot pour la prothèse totale : une meilleure précision chirurgicale

À l’instar de l’hôpital Lariboisière, de nombreux établissements de santé se sont dotés d’un robot au sein de leur service de chirurgie orthopédique. C’est le cas de l’hôpital Renée Sabran. Cette technologie de pointe est notamment utilisée pour la pose d’une prothèse de genou nouvelle génération.

Approche personnalisée, précision inégalée et dextérité. Tels sont les avantages de recourir à un robot chirurgical. De quoi ajuster la prothèse à l’anatomie de la personne opérée et permettre un fonctionnement physiologique – donc plus naturel – de la nouvelle articulation. Cette technologie repose justement sur une reconstruction virtuelle en 3D de l’anatomie du patient.

Par ailleurs, le chirurgien orthopédiste fait appel au service de radiologie de l’hôpital pour réaliser un bilan d’imagerie préopératoire. L’objectif étant de programmer la taille, le positionnement précis de la prothèse et d’anticiper le rôle des ligaments dans le fonctionnement de la prothèse. Ainsi, le chirurgien n’a plus qu’à donner des indications au robot qui s’exécute aussitôt.

L’utilisation d’un robot chirurgical permet aussi une incision plus petite et donc moins de lésions des ligaments. On observe ainsi une diminution des douleurs et un temps de récupération accéléré. Résultat : les patients bénéficient d’une meilleure mobilité et retrouvent plus rapidement un mode de vie actif. Enfin, la chirurgie prothétique du genou effectuée à l’aide du robot apporte davantage de satisfaction aux patients, car elle dure plus longtemps.

Des complications possibles pour le patient malgré les nouvelles avancées

Malgré les évolutions de la technologie, la pose d’une prothèse de genou comporte toujours un risque de complications. Le chirurgien orthopédiste évalue les risques potentiels en réalisant un bilan médical préopératoire afin de les réduire. Ces complications peuvent survenir à différents moments.

Les complications per opératoires

Survenant pendant la fixation de la prothèse du genou nouvelle génération, ces complications sont rares. Le plus souvent, il s’agit de lésions de nerfs ou de vaisseaux sanguins, de plaies cutanées, de brûlures ou encore de fractures osseuses. On peut également observer des lésions au niveau des tendons ou des muscles, ou encore un corps étranger sur site.

Les complications postopératoires

Les hématomes sont des exemples de complications postopératoires. À cela s’ajoutent la raideur du genou et l’infection qui est particulièrement à craindre. Pour l’éviter, les professionnels de santé effectuent un bilan préopératoire. L’objectif étant de rechercher un foyer infectieux sur le patient et de l’éradiquer au préalable. D’autre part, il convient de faire attention à la phlébite qui peut évoluer en embolie pulmonaire. Pour l’éviter, des anticoagulants sont administrés après l’opération.

Les complications tardives

Des cas d’infections tardives se sont déjà produits, nécessitant parfois une nouvelle intervention pour changer la prothèse. Ceux-ci sont généralement la conséquence d’une autre infection telle qu’un abcès dentaire, une infection urinaire, digestive ou encore cutanée. Les patients qui portent une prothèse de genou doivent donc régulièrement consulter leur médecin. Enfin, le descellement de la prothèse (souvent associé à son usure) peut provoquer des douleurs. Le risque augmente avec l’âge de la prothèse et le degré de contraintes. Pour ce dernier point, citons par exemple le surpoids ou la pratique d’activités physiques intenses.

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