Quid de l’activité professionnelle en cas de douleur lombaire persistante ? Le traitement du lumbago implique-t-il une durée d’arrêt de travail longue ? Voici comment limiter les risques en entreprise.
Touchant 4 personnes sur 5 (d’après la Sécurité sociale), le lumbago constitue un problème de santé courant. Votre médecin, lui, emploie le terme de lombalgie aigüe pour désigner cette douleur mécanique affectant la région lombaire de la colonne vertébrale. Elle foudroie littéralement le patient étant donné qu’elle survient sans crier gare.
Quels sont les facteurs de risque susceptibles de déclencher ce que l’on appelle communément un « tour de reins » ? En quoi consiste le traitement ? Est-ce que les salariés souffrant de lumbago sur la durée bénéficient d’un arrêt de travail ? Comment se passe la reprise de l’activité professionnelle ? Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le sujet dans le présent article.
Sommaire
Comment distinguer le lumbago d’une autre douleur lombaire ?
Il convient de faire une distinction entre le lumbago et la sciatique avant de demander un arrêt de travail. En effet, nombreux sont ceux qui confondent — à tort — ces deux affections. Le lumbago ou lombalgie aigüe désigne un mal de dos intense qui débute brutalement. Il s’agit, pour ainsi dire, de la forme la plus douloureuse de la lombalgie.
On observe chez le patient une grande raideur de son rachis lombaire tandis que ses muscles paravertébraux se contractent. L’inflammation — localisée dans le bas du dos — peut s’accompagner d’une irradiationà la fesse et à la crête iliaque. Elle peut même descendre jusqu’à la cuisse, sans pour autant dépasser le genou.
Dans le cas de la sciatique, la douleur ressentie par le patient irradie le long de la jambe et du trajet du nerf sciatique. Pouvant être associée à la lombalgie, cette pathologie se manifeste lorsque le nerf est irrité par une hernie discale dans le bas du dos.
Le lumbago se différencie également de la sciatique en ceci : la douleur est telle que le patient éprouve des difficultés à effectuer certains mouvements. Celui-ci peut même ressentir un blocage au niveau de sa colonne vertébrale. Ceci dit, le mal de dos peut entraîner une incapacité de travail.
La lombalgie est-elle considérée comme une maladie professionnelle ?
Difficile de déterminer l’origine d’un lumbago, les possibilités sont nombreuses. Celle-ci peut notamment se trouver dans l’arthrose des muscles paravertébraux et ligamentaires. La source du problème peut aussi résider dans les racines nerveuses ou les articulations interapophysaires postérieures. Sans oublier le disque intervertébral.
Ce qui est certain, c’est que la lombalgie aigüe peut être provoquée par une mauvaise posture, des mouvements répétitifs ou brusques ou des efforts excessifs. Certaines conditions de travail constituent d’importants facteurs de risque.
Vous adoptez quotidiennement des postures contraignantes et vous portez souvent des charges lourdes ? Vous avez plus de chances de contracter un lumbago de longue durée nécessitant un arrêt de travail. Les statistiques de l’INRS indiquent que 20 % des accidents du travail portent sur les lombalgies. Tout comme 7 % des maladies professionnelles (MP). Sont directement concernés les salariés dans les secteurs d’activité suivants :
- Le bâtiment ;
- Le transport et la logistique ;
- Le traitement des déchets ;
- L’aide et les soins à la personne, etc.
Un médecin spécialisé en lumbago se prononce-t-il sur la durée de guérison ?
La crise dure généralement moins de 10 jours. Et dans 90 % des cas, le patient guérit naturellement, c’est-à-dire sans traitement, en moins d’un mois. Précisons toutefois que la durée d’un lumbago peut varier en fonction la sévérité de l’affection et de la sensibilité du patient. C’est la raison pour laquelle il est conseillé de consulter un médecin généraliste ou rhumatologue le plus rapidement possible. Surtout si la douleur dans le bas du dos découle d’un accident du travail.
Notez qu’une lombalgie aigüe peut évoluer en forme chronique. On parle de lombalgie chronique lorsque la douleur de la région lombaire persiste depuis plus de 3 mois. Pour éviter ce risque, consultez votre médecin traitant.
En fonction de l’interrogatoire et de l’examen, le professionnel de santé pourra faire passer des radiographies ou une autre imagerie médicale. Et si la douleur persiste ou s’aggrave, il pourra vous diriger vers un chiropracteur, un kinésithérapeute ou un ostéopathe. Les manipulations vertébrales et les exercices de renforcement musculaire étant tout à fait indiqués pour améliorer la stabilité et la flexibilité de la colonne vertébrale.
Le lumbago peut-il s’atténuer avec un traitement rapide ?
En phase de douleur aigüe, les professionnels de santé préconisent le repos. Toutefois, il n’est pas de question d’un repos strict au lit. Le patient doit, par la suite, adapter ses activités en fonction de ses douleurs, tout en évitant les mouvements brusques. Il s’agit de rester actif pour ne pas aggraver et faire perdurer les douleurs. À titre d’exemple, la marche est tout à fait indiquée en cas de lumbago léger à modéré.
Pour atténuer la douleur au niveau de la région lombaire, les médecins peuvent prescrire du paracétamol ou d’autres médicaments antalgiques, ainsi que des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Sinon, il est aussi possible d’appliquer de la glace pour réduire l’inflammation ou de la chaleur (avec une bouillotte) pour détendre les muscles.
Autre point : il est important de maintenir une posture correcte tout au long du traitement. Autrement dit, veiller à garder le dos bien droit. Éviter de se pencher en avant et de se courber. Cela, afin de réduire la pression sur la colonne vertébrale. Enfin, le traitement du lumbago passe par des exercices de stretching doux une fois que l’état de santé du patient s’améliore.
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Les salariés peuvent-ils bénéficier d’un arrêt de travail en cas de lumbago ?
Devant une douleur importante, le médecin traitant ou celui de l’entreprise peut fournir une prescription pour la suspension de l’activité professionnelle. Ce dernier est de courte durée, soit 5 jours tout au plus. Vous vous demandez si un salarié souffrant de lumbago peut obtenir une durée d’arrêt de travail plus longue ? Celui-ci peut être prolongé en fonction de :
- L’intensité de la douleur ;
- L’âge du patient ;
- Sa condition physique ;
- Son poste de travail ;
- Son mode de transport.
Sachez cependant qu’en cas de lombalgie aigüe, un arrêt de travail sur la durée n’est généralement pas nécessaire. Comme nous venons de le voir dans le paragraphe précédent, le maintien ou la reprise de l’activité physique fait partie du traitement. Il en est de même de l’activité professionnelle.
Bien entendu, la reprise du travail doit faire l’objet d’une anticipation, d’une préparation et d’un accompagnement pour favoriser le maintien dans l’emploi. Il revient alors au médecin de l’entreprise de mettre en place une démarche coordonnée en contactant le service de santé au travail. Et pour les salariés qui rencontrent des difficultés, une courte période de travail à temps partiel thérapeutique peut être envisagée.
En conclusion…
Vous l’aurez compris, le traitement du lumbago n’induit pas forcément une durée d’arrêt de travail plus longue que celui d’autres lombalgies. Le médecin de l’entreprise procèdera au cas par cas, sachant que la priorité sera de lutter contre le mal de dos. Ce problème de santé (publique) pèse lourd dans le budget, en termes de prise en charge des risques professionnels.
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