Peut-on boire de l’eau avant une analyse d’urine ?

Peur d’avoir attrapé une infection urinaire ? Faites une analyse d’urine selon les conditions requises par le médecin de laboratoire. Voici comment réussir le prélèvement.

Sang dans l’urine, douleurs au niveau de l’appareil urinaire, troubles mictionnels… Dans ces circonstances, le médecin peut prescrire une analyse d’urine ou un examen cytobactériologique des urines (ECBU). Et non, ce n’est pas forcément le signe d’une infection !

Concernant le prélèvement, plusieurs conditions sont requises pour s’assurer de la fiabilité des résultats. Par exemple, vous devez idéalement procéder au recueil de votre urine à un moment précis de la journée. Il est aussi important de savoir s’il faut boire de l’eau, être à jeun ou interrompre tout traitement médical avant. Lisez le présent guide et obtenez les réponses à toutes vos questions.

En quoi consiste l’ECBU ou l’analyse d’urine ?

Cet examen permet de déceler la présence de bactéries, de sang ou de protéines. Au même titre qu’une analyse sanguine, le test de l’urine sert également à évaluer le taux de sucre. Il aide aussi à mesurer la concentration en électrolytes (potassium, sodium, chlore…) ou en ions.

Par exemple, un excès de protéines peut indiquer le développement d’une maladie rénale liée au diabète ou à une hypertension artérielle. De même, des globules rouges en surnombre dans les urines laissent entendre des calculs rénaux ou une tumeur au niveau de la vessie. En revanche, lorsque le médecin observe une concentration anormalement élevée de leucocytes, il peut s’agir d’une infection urinaire.

En l’absence de pathologie, l’urine reste stérile, c’est-à-dire exempte de germe. Le taux d’hématies (globules rouges) est inférieur à 1 000/ml. Le taux de leucocytes (globules blancs) ne dépasse pas les 10 000/ml. Si l’analyse révèle la présence d’un germe, l’urine est mise en culture. En cas d’infection urinaire, la bactérie responsable est généralement l’Escherichia coli. Un antibiogramme est également établi pour permettre au médecin de prescrire une antibiothérapie adaptée.

En outre, une analyse d’urine permet de rechercher d’autres éléments tels que l’acide urique, la créatinine ou encore l’hormone bêta-hCG. Cette dernière atteste d’un début de grossesse. Ce test urinaire peut aussi témoigner de l’état de certaines cellules ou de l’exposition à des substances illicites.

Vous l’aurez compris, certains composés ne sont pas censés être présents dans les urines, tandis que d’autres le sont normalement en petite quantité. Dans l’ensemble, un ECBU peut s’avérer efficace quand il est question de :

• Connaître et suivre l’état de santé global d’un patient ;
• Diagnostiquer une pathologie au niveau des reins (cancer, calculs, troubles…) ou de la vessie (infection urinaire ou cancer) ;
• S’assurer du bon fonctionnement de l’appareil urinaire.

Comment réaliser le prélèvement comme au laboratoire ?

Vous devez recueillir votre urine dans les meilleures conditions pour que les résultats de l’analyse d’urine ne soient pas faussés. Dans cette démarche, vous respecterez certaines normes d’hygiène et critères d’asepsie imposés par le laboratoire d’analyses médicales.

Munissez-vous d’un flacon stérile auprès du médecin de laboratoire ou du pharmacien. Mais avant tout prélèvement à domicile, il faut commencer par se laver les mains, puis nettoyer la vulve ou le pénis en prenant soin de bien rincer. En laboratoire, des lingettes désinfectantes sont fournies pour la toilette intime.

Prêt à verser l’urine dans le flacon ? Ouvrez-le sans mettre un doigt à l’intérieur ni sur le bord supérieur. Tenez les lèvres écartées (si vous êtes une femme) et laissez d’abord passer le premier jet. Vous éliminerez les micro-organismes incrustés dans les muqueuses génitales. Au second jet, visez le contenant. 20 ml d’urine suffiront amplement.

Une fois cette étape passée, inscrivez l’heure du prélèvement sur le flacon. Puis, portez-le au laboratoire d’analyses, accompagné de l’ordonnance. À l’aide d’un microscope et de bandelettes réactives, un spécialiste examinera l’échantillon d’urine. Le médecin pourra vous demander de refaire des prélèvements s’il constate des résultats anormaux. C’est ce qui arrive en cas de contamination des urines par des leucocytes du vagin ou de prise d’antibiotiques.

Bon à savoir :

Dans le cas d’un enfant en très bas âge, le recueil d’urine peut être effectué au laboratoire. Le professionnel insèrera une sonde dans son urètre. Le liquide sera ensuite transposé dans un sac en plastique rattaché au tube. Si c’est un nourrisson, vous devrez vous procurer un sac spécialement dédié à cet effet. Il remplacera la couche, le temps de réaliser le prélèvement.

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Quel est le meilleur moment de la journée pour le recueil d’urine ?

S’il s’agit d’un test de grossesse, il est recommandé d’utiliser la première urine du matin. Celle-ci étant plus concentrée en bêta-hCG, à condition de ne pas avoir bu trop d’eau avant de se mettre au lit.

Est-ce que le test de grossesse urinaire est fiable ? Pas à 100 %. En effet, il peut se révéler faussement négatif lorsque les urines sont trop diluées. C’est également le cas lorsque le test est effectué trop tôt après la fécondation. D’un autre côté, le test urinaire de grossesse peut afficher un résultat faussement positif si vous suivez un traitement hormonal à base d’alpha-Hcg. C’est un médicament contre l’infertilité.

Concernant les prélèvements en vue d’une analyse d’urine à proprement parler, le principe reste le même : le matin au réveil. Le médecin vous conseillera de recueillir le liquide biologique dans les 4 heures qui suivent la miction, au plus tôt. De cette façon, le laborantin détectera plus facilement les bactéries responsables d’une éventuelle infection urinaire, sachant qu’elles auront séjourné assez longtemps dans la vessie.

Le délai pour déposer le flacon au laboratoire ? 2 heures, à moins de le conserver au réfrigérateur. Dans ce dernier cas, vous pouvez vous y rendre le lendemain. Vous savez que certaines analyses requièrent un recueil d’urine pendant 24 heures ? Les conditions de conservation devront être scrupuleusement respectées.

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Est-ce que les prélèvements d’urine s’effectuent à jeun sans boire de l’eau ?

Certains examens médicaux comme l’évaluation du taux de cholestérol ou de glycémie dans le sang doivent être effectués à jeun. C’est également le cas lorsque les médecins souhaitent connaître les dosages d’acide urique et de fer. Si le médecin recommande une analyse d’urine, cette exigence est généralement levée.

Quelques exceptions subsistent toutefois. Quand le test urinaire porte sur les dosages d’acide homovanillique, d’acide vanilmandélique, de métanéphrines ou encore de catécholamines, quelques restrictions s’imposent. Durant le recueil d’urine (qui durera 24 heures), vous devrez vous priver de café, de thé et de boissons chocolatées. Évitez également les agrumes et les bananes.

Lorsque l’urine est recueillie dans le cadre d’un frottis cellulaire, vous devez boire 2 grands verres d’eau au réveil, après avoir vidé votre vessie. Faites ensuite quelques exercices physiques durant une trentaine de minutes, avant d’uriner dans le flacon stérile.

Si le but du prélèvement est d’observer la quantité de globules rouges ou de leucocytes, certains professionnels de santé conseillent de boire 1/4 de litre d’eau avant le coucher. Vous resterez ensuite au lit pendant 3 heures au moins, et ce, à jeun.

Conclusion 

Les conditions de recueil de l’urine varient légèrement en fonction des examens à effectuer. Le travail du médecin de laboratoire reste le même : étude de l’apparence du liquide biologique, analyse des substances chimiques et examen au microscope. Quoi qu’il en soit, confiez l’interprétation des résultats de l’analyse d’urine à votre médecin traitant. Ce dernier connaît non seulement votre santé globale, mais encore vos antécédents médicaux.

Vous disposez désormais de toutes les informations nécessaires pour effectuer des prélèvements depuis chez vous, dans le respect des conditions d’asepsie. Restez avec le magazine FOCM pour découvrir d’autres règles et astuces recommandées par les professionnels de la santé.