Ablation de la thyroïde : comment vivre sans  les hormones thyroïdiennes ?

Les hormones thyroïdiennes influent sur notre santé. Est-ce qu’elle impacte aussi l’espérance de vie ? Voici ce que vivre sans thyroïde ou plutôt sans glande thyroïdienne implique.  

Située au niveau du cou, la thyroïde est une petite glande endocrinienne qui libère des hormones sans lesquelles nous ne pouvons vivre. Les hormones thyroïdiennes nous maintiennent en bonne santé et jouent sur notre métabolisme. Cependant, certaines maladies comme le cancer de la thyroïde peuvent nécessiter une thyroïdectomie.

Pourquoi pratiquer une ablation de la thyroïde ? Comment vivre sans thyroïde le plus normalement possible ? En quoi consiste le traitement pour la thyroïde et qu’en est-il de l’espérance de vie après l’opération ? Nous répondons à toutes ces questions dans le présent article.

Qu’est-ce que la glande thyroïde ?

Dotée de deux lobes latéraux réunis par un fin morceau de tissu appelé isthme, la glande thyroïde prend la forme d’un papillon. Localisée dans la partie inférieure et antérieure du cou, devant la trachée, elle n’est ni visible ni palpable lorsqu’on est en bonne santé. Certaines pathologies peuvent cependant entraîner une augmentation de son volume, provoquant un goitre.

Où se trouve la glande thyroïde ?

Indispensable pour l’organisme, la glande thyroïde produit deux types d’hormones : la tri-iodothyronine (T3) et la thyroxine (T4). Elles servent à contrôler le métabolisme : c’est grâce à elles que le corps est capable de puiser les énergies dans les aliments.

Qu’est-ce qu’il se passe lorsque la thyroïde ne remplit pas sa mission correctement ? Le rythme auquel l’organisme consomme l’énergie est perturbé. Ainsi, on parle d’hypothyroïdie lorsque la thyroïde n’est pas assez active. Les symptômes de ce problème de santé sont la fatigue, l’incapacité à supporter le froid et la prise de poids. À l’inverse, l’hyperthyroïdie désigne une production anormalement élevée d’hormones thyroïdiennes. Ce phénomène se produit lorsque la thyroïde est trop active. Résultat : vous êtes très sensible à la chaleur, votre rythme cardiaque s’accélère et vous perdez du poids.

Ablation de la thyroïde : dans quels cas l’opération est programmée ?

C’est une opération courante. Réalisée sous anesthésie générale, elle consiste à retirer partiellement ou totalement la glande thyroïde. À noter que chaque année, plus de 45 000 personnes sont obligées de vivre sans thyroïde en France, après une ablation totale de cet organe.

Alors que la thermo-ablation des nodules bénins se démocratise, la thyroïdectomie est préconisée dans plusieurs cas, notamment chez les patients qui présentent :

  • Des nodules thyroïdiens bénins de plus de 25 mm qui entraînent une difficulté pour déglutir, parler ou respirer ;
  • Des nodules thyroïdiens potentiellement cancéreux : la chirurgie est la solution envisagée lorsque le risque de cancer est jugé important. Sinon, d’autres alternatives (comme le traitement à l’iode 131) peuvent être proposées ;
  • Un goitre avec une augmentation considérable du volume de la glande thyroïde.

Cette opération est en outre indiquée pour les patients atteints d’un cancer de la thyroïde afin d’éviter que la maladie se propage dans le corps. Enfin, la chirurgie est proposée pour soigner la maladie de Basedow, une pathologie auto-immune qui provoque une hyperthyroïdie. Cela, lorsqu’il y a une rechute ou que le premier traitement se révèle être inefficace.

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Quels sont les risques de la thyroïdectomie ?

Après une ablation de la thyroïde, des complications peuvent survenir, mais elles sont rarement graves. Le plus souvent, il s’agit de lésions involontaires des nerfs pharyngés qui entraînent des troubles de la voix et qui peuvent persister pendant plusieurs semaines. Elle devient alors rauque ou s’éteint.

La thyroïdectomie peut également entraîner une hypocalcémie (c’est-à-dire une baisse du taux de calcium dans le sang) lorsque les glandes parathyroïdes sont touchées. Il faut dire que ces minuscules glandes situées à la base du cou, à l’arrière de la thyroïde, sont difficilement repérables.

Mis à part les complications postopératoires, il se peut que le traitement substitutif n’apporte pas ou très peu d’améliorations. Les patients concernés présentent alors tous les symptômes d’une hypothyroïdie. Dans la majorité des cas, cela est dû au fait que le corps n’arrive pas à assimiler le traitement thyroïdien. Vivre sans thyroïde n’est donc pas sans risque sur la santé.

Plusieurs facteurs peuvent effectivement provoquer un échec du traitement. Entre autres une carence en micronutriments, une mauvaise digestion, mais aussi le stress. Si jamais cela se produit, consultez votre médecin. Ce dernier tâchera de comprendre les causes du problème et pourra vous orienter vers d’autres professionnels de santé pour trouver une solution.

Quelles sont les conséquences d’une vie sans thyroïde ?

Une fois que vous aurez retrouvé la mobilité de votre cou, vous pourrez de nouveau conduire. Et lorsque la cicatrice sera complète, vous pourrez vous remettre au sport. En d’autres termes, vous pourrez reprendre une vie normale. Ou du moins quasi normale, car vous devrez peut-être prendre un traitement hormonal de substitution à vie.

Il faut savoir qu’en cas d’ablation partielle de la thyroïde, ce n’est pas systématique. Par contre si vous devez subir une ablation totale, votre médecin vous prescrira nécessairement un traitement substitutif pour prévenir les effets secondaires. Pour ne citer que la prise de poids, les difficultés à se concentrer, les troubles de la mémoire et la fatigue intense.

A quoi peut ressembler une vie sans thyroïde sur le long terme ?

Disponible sous différents noms (L-Thyroxin, Thyrofix, Euthyral…), le traitement substitutif consiste à prendre des comprimés d’hormones thyroïdiennes tous les jours. Et ce, dès la sortie de l’hôpital. Par ailleurs, vivre sans thyroïde revient à contrôler régulièrement son niveau de TSH (thyréostimuline), au moyen d’une prise de sang. Ce suivi médical se fera plus précisément une à deux fois par an.

Comment vivre sans thyroïde suffisamment longtemps ?

Qu’on se le dise : l’ablation de la thyroïde ne réduit nullement l’espérance de vie. Toutefois, il est impératif de bien suivre le traitement pour éviter une hypothyroïdie et de surveiller régulièrement son état de santé. Il convient en outre d’adopter une hygiène de vie saine.

Cela implique de suivre un régime alimentaire équilibré, non seulement pour être en bonne santé, mais aussi pour combattre la faim. En effet, les hormones thyroïdiennes jouent sur la faim et par conséquent sur le poids. Pour cela, n’hésitez pas à consulter un diététicien. Ce dernier se chargera d’établir un programme de rééquilibrage alimentaire en tenant compte de votre état de santé. Vous pouvez aussi demander à votre médecin traitant de vous prescrire des médicaments pour réguler la sensation de faim.

Comment vivre longtemps sans thyroïde ?

Pour vivre sans thyroïde de façon sereine, pratiquez aussi une activité physique régulière. Idéalement avec un coach sportif. En plus de réduire le stress, cela vous permettra de stabiliser votre poids et de fortifier vos os. Bien entendu, vous devrez consulter votre médecin traitant auparavant afin qu’il vous donne son feu vert. Enfin, la cigarette et l’alcool sont à exclure de votre nouveau mode de vie.

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