Le sport procure-t-il réellement des bienfaits au cerveau ?

Les bienfaits de l’activité physique sur la santé ne sont plus à démontrer. Mais qu’en est-il des effets du sport sur le cerveau ? Études à l’appui.

Les médecins (ainsi que nos parents) nous ont toujours conseillés de faire des exercices physiques, ne serait-ce que quelques minutes par jour. Cette pratique sportive favorise par exemple la vascularisation cérébrale. C’est-à-dire qu’elle a pour effet d’irriguer le cerveau, augmentant le nombre de capillaires sanguins (vaisseaux de très petit diamètre) à ce niveau.

Besoin de preuves à l’appui ? Maintes études relayent les effets du sport sur le cerveau et même sur la santé mentale. Mais est-ce que les chercheurs sont tous unanimes concernant les bienfaits de la pratique d’une activité sportive sur notre humeur, nos neurones et notre mémoire ? À quel degré ? Nos éléments de réponses pour un corps sain dans un esprit sain !

Le sport contribue à la formation de nouveaux neurones

Les recherches scientifiques effectuées de 1990 au début des années 2000 prouvent que le cerveau d’un adulte est capable de produire de nouveaux neurones. Ce processus de neurogenèse qui se produit principalement dans l’hippocampe est favorisé par la protéine BDNF. Comme l’indique une nouvelle étude publiée dans The Journal of Physiology le 11 janvier 2023, cette protéine est libérée dans le cerveau lorsque l’on fait du sport.

Jérôme Laurin, un chercheur en neurosciences marseillais qui étudie la plasticité cérébrale, explique que tous les exercices physiques ne procurent pas les mêmes bienfaits sur le cerveau. Ainsi, il recommande la pratique de sports collectifs tels que le basket, le volley ou le handball pour stimuler la plasticité cérébrale. Le footing peut également s’avérer bénéfique à condition d’être ponctué de quelques sprints (fractionnés de haute intensité). Vous vous demandez comment reconnaître le passage en haute intensité ? C’est très simple. C’est le moment où vous n’arrivez plus à parler.

En intégrant cette routine dans votre hygiène de vie et en variant l’intensité des activités physiques, vous remarquerez progressivement les effets du sport sur le cerveau. En effet, vous améliorerez vos fonctions cognitives et intellectuelles. C’est-à-dire que cela dopera votre créativité, ainsi que vos capacités de réflexion et de raisonnement. Par ailleurs, l’endurance stimulera vos fonctions sensori-motrices qui vous permettent de vous adapter à une situation ou un environnement.

Comment l'activité physique contribue-t-elle à la formation de nouveaux neurones ?

VOIR AUSSI : Étudier une nouvelle langue améliorerait votre santé cérébrale

L’activité physique a un effet protecteur sur la mémoire

Plus vous faites de sport, plus votre mémoire sera bonne. Vous optimiserez votre capacité d’apprentissage si vous pratiquez une activité physique modérée. Il vous faudra cependant garder le rythme pour empêcher le vieillissement de votre cerveau dû au déclin structurel et physiologique.

Plusieurs études ont effectivement démontré que le fonctionnement cérébral des personnes âgées qui ont une activité physique est similaire à celui d’un jeune. Par ailleurs, l’activité physique réduit considérablement le risque de développer une maladie neurodégénérative comme la maladie d’Alzheimer ou celle de Parkinson.

La pratique sportive doit être d’une certaine intensité 

Le 31 mars 2023, une nouvelle étude réalisée auprès de 350 000 personnes confirme les bienfaits du sport pour le cerveau. Publiée dans la revue Nature Human Behavior, elle utilise une nouvelle méthode de randomisation mendélienne. Premièrement, elle ne s’intéresse pas uniquement aux personnes en bonne santé. Deuxièmement, elle souligne l’importance de l’intensité des activités physiques. Et troisièmement, elle évalue les bienfaits de l’exercice physique tout au long de la vie.

Ainsi, cette étude prouve que les activités physiques d’intensité modérée et élevée améliorent la santé cérébrale. Elle précise également que les effets du sport sur le cerveau sont 1,5 fois plus importants (que ceux d’une activité physique intense) lorsqu’il est modéré.

A quelle intensité pratiquer du sport pour avoir un cerveau performant et en bonne santé ?

Lorsque vous vous entraînez, exploitez toutes les intensités d’endurance pour tirer pleinement profit des bienfaits du sport. Pensez notamment à faire des fractionnés ou HIIT (entraînement par intervalles de haute intensité) pour atteindre sans risquesles plus hautes intensités d’exercice possible. Et surtout, ne répétez pas les mêmes exercices d’un entraînement à un autre, car vous perdriez progressivement en efficacité.

Le sport à lui seul ne préserve pas les fonctions cérébrales

Pour entretenir votre cerveau, faites de l’exercice physique au moins 30 minutes par jour. Et idéalement plus de 5 jours par semaine. Vous n’avez pas le temps de faire du sport aussi souvent ? Pas de souci. Il vous suffit de compléter votre activité sportive avec de la marche et des activités physiques domestiques. Vous pouvez par exemple faire (au moins) une heure de course à pied par semaine et faire du jardinage ou encore du bricolage.

Mais pour optimiser le fonctionnement de votre cerveau tout au long de votre vie, la pratique sportive à elle seule ne suffit pas. Vous devez aussi faire des exercices de mémoire et d’apprentissage. À part les études et la lecture, les jeux de mots croisés et la lecture ont pour effet de muscler la mémoire. Veillez aussi à manger des aliments qui stimulent votre cerveau : noix, cacao, thé vert…

La pratique d’une activité physique se répercute aussi sur la santé mentale

Vous connaissez les symptômes de la dépression ? Ils se caractérisent par une irritabilité, de l’ennui et un ras-le-bol des activités du quotidien. Lorsque vous êtes dans cet état d’esprit, vous vous dévalorisez souvent et vos performances au travail tendent à diminuer. Une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Southampton (au Royaume-Uni) et publiée en 2009 révèle que faire du sport pourrait en atténuer les effets. Il en résultera une meilleure estime de soi et un cerveau plus enthousiaste.

Quels sont les effets du sport sur le cerveau lorsqu'on parle de santé mentale ?

Comment expliquer les effets du sport sur le cerveau ou plutôt sur la santé mentale ? Lorsque la pression sanguine grimpe, le corps secrète plus de cortisol, d’adrénaline (hormone du stress) et de dopamine (hormone du bonheur). Il libère surtout des endorphines après un exercice physique intensif d’au moins 30 minutes, ce qui impacte directement notre humeur et notre moral. Cette sensation de bien-être vient inhiber le sentiment de dépression.

Certains chercheurs restent quand même sceptiques sur les effets du sport

Les bienfaits de l’exercice physique sur le cerveau seraient en réalité négligeables. Telle est la conclusion qui a été tirée lors d’une autre étude publiée le 27 mars 2023 dans la même revue Nature. Une étude basée sur 24 méta-analyses où les données de 11 266 personnes en bonne santé ont été réexaminées. Et ce, en adoptant une approche rigoureuse.

Certes, sur une période allant d’un mois à deux ans, l’ensemble des méta-analyses a démontré les effets positifs de l’exercice physique régulier sur les fonctions cognitives. Toutefois, après avoir procédé aux ajustements qu’ils estimaient être nécessaires, les auteurs de l’étude n’ont pas observé d’amélioration significative de la santé cognitive. Ainsi, d’après eux, les organismes de santé publique tels que l’OMS ne devraient plus déclarer que le sport favoriserait la réussite scolaire.

Conclusion

Un grand nombre d’études démontrent clairement les effets du sport sur le cerveau. La plupart d’entre eux abordent les bienfaits plutôt que les impacts négatifs. Vous devez faire travailler votre corps pour préserver votre santé, tant sur le plan physique et psychique.

Commencez avec les gestes du quotidien : promener le chien, effectuer le dernier kilomètre à pieds pour se rendre au travail, prendre les escaliers… Puis, ajoutez progressivement des séances de sport en salle ou à domicile. Pratiquez les exercices physiques de votre choix régulièrement et fixez-vous des objectifs réalistes par semaine. Il n’est jamais trop tard pour s’y mettre !

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